L’herbe verte

L’herbe est plus verte ailleurs… toujours cette même rengaine (qui me fatigue).
Alors oui, l’herbe est plus verte ailleurs, c’est normal et c’est d’ailleurs le concept même. En tout cas c’est l’impression qu’on en a. Car le cerveau oublie bien vite, il façonne les souvenirs, les sélectionne. Tout est alors remplacé par un nouveau rayon de soleil : plus doux, plus éblouissant, plus frais. Tout ça à la fois puisqu’il est nouveau.

On ne peut pas avoir et la nouveauté et la stabilité. Et l’excitation et le confort. Et la tête qui tourne et le cœur apaisé. C’est la beauté d’une relation, il faut en apprécier les différentes phases. Elles sont non-simultanées et non-répétées. Elles sont faites pour être traversées avant d’être romancées. Le chemin est cabossé mais c’est le sentiment de construction qui unit deux personnes et nous montre qu’au bout du compte, on a avancé.

Croire que le souffle d’une relation est épuisé car l’étincelle des débuts brille différemment est un leurre : elle ne part pas, elle évolue sous une autre forme. L’étincelle est liée au sentiment d’inconnu, de découverte. Elle s’apparente au désir. Vouloir sentir cela chez son partenaire de longue date est illusoire.
Ressentez-vous une flamme quand vous voyez votre frère ou sœur avec qui vous avez grandi ? Votre meilleur ami ? Non, vous avez le sentiment d’être rempli car vous pouvez être 100% naturel sans peur d’être jugé ni besoin de les impressionner. Vous pouvez être excité de les retrouver mais vous les connaissez trop bien pour être vraiment ‘émerveillés’. Ils vous surprennent encore, ils vous rendent fier. Mais vous ne ressentez pas le ‘coup de foudre’. C’est pareil en amour, selon moi.

Je n’y connais pas grand chose mais ce que je sais, c’est qu’il arrive un moment où l’amour devient un choix. On le conscientise, on décide de le faire vivre à travers nous.

Et si je décide t’aimer, alors ce ne sera pas à moitié. Si je décide de t’aimer, ce sera quand tu seras fort mais aussi quand tu te montreras faible. Quand tu feras les plus belles déclarations et aussi parfois les plus moches actions. Je ne dis pas que tu as le droit de me traiter mal mais parfois, tu ne seras pas à la hauteur. Et aimer c’est aussi savoir pardonner car sur une vie, personne n’est jamais parfait.

J’attendrai la même indulgence de ta part. Je ferai de mon mieux mais des fois j’échouerai. Je ne serai pas toujours fière de mes réactions mais toujours j’essayerai. On ne m’a pas appris. Sois sûr que j’agirai en toute honnêteté et jamais pour te faire du mal. Si je décide de t’aimer, tu as de la chance : ce sera inconditionnel et fort. Alors ne me déçois pas. Sache que mon cœur ne se divise pas, il n’a ni réserve ni bouclier. C’est d’ailleurs son plus grand défaut.

[…] Alors on fonce, tête baissée. Et puis on fini déçus, forcément. Mais enfin cette petite voix oubliée revient nous susurrer : « Et si l’herbe était plus verte ailleurs ?« . Elle sème le doute dans notre esprit.
Or l’amour est comme une plante. Elle n’a pas besoin de beaucoup mais c’est tous les jours qu’il faut s’en occuper. Si on la délaisse, elle pâlit puis on lui reproche de ne plus produire de fleurs. En bref, l’herbe est toujours plus verte ailleurs… jusqu’à ce qu’on comprenne qu’elle est plus verte là où elle est arrosée.

Si tu vas vers d’autres près, n’oublie pas tes première rosées. Si tu as besoin d’explorer, mes collines seront toujours verdoyantes mais ton ombre manquera au tableau. Pour moi, tu es toutes les nuances de vert et je pourrais te peindre de cette palette sans fin.

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